Programme Régional GERME
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Le Fort et l'Escale de Podor

Les textes qui suivent sont extraits du livre de "L'escale de Podor, de 1744 à nos jours.

Demba Assane Sy, son auteur, est l'un des doyens de la ville de Podor, ancien infirmier des administrations coloniale française puis sénégalaise, ancien directeur des services d'hygiène, au sein desquels il a appliqué des politiques draconiennes pour conserver les villes propres, notamment Tambacounda, en son temps. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous l'avons coopté comme parrain de l'opération de désencombrement du quai de Podor montée par l'association Podor rive gauche pour redonner au quai classé patrimoine national, une allure acceptable. 

Demba Assane Sy a écrit un autre livre très intéressant "Parcours d'un jeune toucouleur à l'assaut de la vie", dans lequel il raconte comment un jeune fonctionnaire avec la tête sur les épaules et des idées politiques assez progressistes, a été balloté entre ses chefs selon l'humeur de ces derniers.

Il est aujourd'hui âgé de 92 ans et reste un des grands sages de la ville de Podor.

Il est membre de coeur de Podor rive gauche.

ses livres ont été édités en collaboration avec les Editions Aspect, dont les responsables sont également membres de Podor rive gauche.

Le site sur le fleuve Sénégal fut choisi par Pierre David lors de son « voiage » (en français de l’époque) en Bambouck, en 1744. Il dit dans son journal de voiage que le lieui est situé sur une haute dune où poussaient de grands arbres. En effet, ces arbres appelés en Poular « Thilouki » au singulier et « Thiloudé » au pluriel, poussent sur des terres non inondables « fondé », contrairement au gonakié (arbre à pain) qui choisit la zone inondable car, pour qu’il prolifère, ses graines ont besoin, pour germer, de séjourner presque trois mois dans l’eau. L’arbre lui-même meurt s’il ne baigne pas ses racines dans l’eau pendant quelques années.

Pierre David, directeur de la Compagnie des Indes, a choisi ce lieu qui fait face au terrier rouge à cause de sa position stratégique pour y construire un fort de surveillance des bateaux engagés dans les échanges commerciaux sur le haut fleuve et qui peuvent être à la merci des bandes de pillards. Le Lam Toro, vassal du Satigui (roi du Fouta) a demandé à Pierre David, avec qui il était en bonne entente, de pouvoir créer à côté de son fort un village pour l’aider à surveiller son bien et, en contrepartie, à décourager les incursions des bandes de maures armés, venant de la rive droite, qui sévissent dans la contrée.

Pierre David n’a pas signalé une présence sur les lieux et la proposition du chef indigène d’habiter à côté de lui conforte la thèse qu’il n’y avait pas d’occupants. C’est bien plus tard, que le lieu dénommé au départ « Escale du terrier rouge » fut appelé Podor.

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Le Fort de Podor, élevé en hauteur, permet à l’aide d’une longue-vue, de surveiller sur des kilomètres l’approche des voiliers et la détection de toute présence hostile. Le Chevaliers de Boufflers, qui a séjourné en garnison dans ce fort, en dit le plus grand mal quant à sa conception. Pour ce qui est de l’Escale de Podor, il dit que c’est l’endroit le plus chaud du monde, où le thermomètre explose à midi au soleil. Il ajoute qu’il n’aura de cesse que de la faire supprimer. Cette correspondance était adressée à la Comtesse de Sabran, à la cour du Roi de France.

Les choses ne se sont pas déroulées comme il le souhaitait, puisque les Anglais ont occupé le Sénégal en chassant les Français. Le fort est alors laissé à l’abandon.

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Les Anglais partis, le commerce qui avait connu un temps d’hibernation a repris avec plus d’intérêt. Le commerce se faisait à bord de bateaux qui avaient comme équipage des laptots (marins armés) qui protégeaient les marchandises contre les pillards. Pour éviter ces désagréments, les bateaux payaient une certaine valeur en marchandises appelée « coutume », ce qui leur donnait un droit de passage sans histoire. .. Le fort de David, repris en 1854, était destiné à sécuriser le commerce, à le rendre plus sûr en facilitant la navigation et, parallèlement, à éviter l’anarchie et ses tracasseries, ainsi qu’à organiser la perception des coutumes.

La reconstruction du fort est préparée en France. Vingt navires chargés de tout le matériel nécessaire à sa reconstruction, des briques au moindre petit clou, sont arrivés à Saint Louis à la disposition du Gouverneur Protet, qui a confié l’exécution des travaux aux capitaines du génie Faidherbe et Pinet Laprade. A partir de Dagana, le convoi a essuyé des tirs tant de la rive droite que de la rive gauche, mais de façon plus nourrie par les Toucouleurs sur la rive gauche. Les militaires embarqués dans les bateaux, abrités derrière les bastingages, ont riposté. Ils ont débarqué à Ngawlé, brûlé le village, continué sur Thioffoi et Simme avant l’arrivée des bateaux pour assurer un débarquement paisible qui devait durer plusieurs jours. Il parait qu’ils ont été aidés par la population et que les travaux n’ont duré que deux mois.

Un fort solide avec toutes les conditions de défense a encouragé les grandes factoreries à construire de grands magasins de stockage pour constituer des réserves en période de décrue.

      ACTUALITES

 

Si Patrick Scalbert ne nous avait pas quités en juillet dernier, emporté par la maladie, il compterait aujourd'hui parmi les fondateurs et acteurs de Lappôl France. Il en est membre d'honneur à titre posthume, et il restera présent dans nos pensées pendant de longues années. 

Lettre d'information des associations Lappôl
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