Programme Régional GERME
Programme Régional GERME

Développement local et artisanat

Le Fort de Podor

Avec ses trois bâtisses, ses remparts et son annexe construite par Faidherbe pour y loger son adjoint, le Fort reste le monument majeur de Podor. Abandonné par les armées françaises à l’indépendance, il fut successivement occupé par l’armée sénégalaise jusqu’en 1984, puis par la gendarmerie qui l’abandonna en 1997. Une fois les gendarmes partis, en 1997, le Fort aurait pu être pillé, squatté et, pour finir, détruit, n’eut été la volonté de deux hommes soucieux de son devenir qui en assurèrent la surveillance et un entretien minimum, en même temps que la présentation aux rares visiteurs qui manifestaient l’envie d’en savoir plus sur ce curieux monument : Abdouramane Niang et Ibrahima Sy.
Le Fort a été restauré au cours des années 2002 - 2005 par la Coopération française dans le cadre du programme de développement touristique de la région de St Louis et abrite désormais une exposition sur cette région, le département de Podor et ses personnalités marquantes.

 

Le fleuve
Podor est une ville chaude et l’on comprend rapidement que le Sahel est aux portes de la ville. Le climat est de type sahélien avec une prédominance de l’harmattan. Mais celle-ci est heureusement rafraîchie par les eaux du fleuve Sénégal et plus encore, pour ceux qui ont la chance d’habiter sur le quai, par une petite brise qui se charge d’humidité en franchissant le fleuve, se rafraîchit, du même coup, et rafraîchit à son tour ceux et celles qui la captent dans leurs chambres ou sur les terrasses situées face au fleuve.
Autrefois soumis à de fortes crues, le fleuve a vu ses caprices domptés lors de la construction du barrage de Manantali, à 500 km en amont de Podor, au cœur du Mali occidental, dans le cadre du grand Projet de mise en valeur du fleuve Sénégal par la Mauritanie, le Sénégal et le Mali.
Encore faudrait-il que les crues soient effectivement maîtrisées par le barrage de Manantali qui ne joue pas son rôle de façon totalement certaine, comme on le sait, et les crues de 1999 ont provoqué de terribles dégâts dans les villages où les jeunes générations, rassurées par le barrage, avaient construit leurs maisons en contrebas des buttes et talus sur lesquels les anciens avaient pris soin, depuis toujours, de construire les leurs, se mettant ainsi à l’abri des crues annuelles.
Pendant l’hivernage les eaux du fleuve sont marron mais cela n’enlève rien au charme des baignades tant le long du quai, d’où l’on peut plonger directement dans les eaux profondes, que le long des rives, notamment là où le sable remplace l’argile.

 

Le Bou el Mogdad

Le retour du mythique Bou el Mogdad, le bateau de transport de passagers et marchandises qui sillonnait le fleuve entre les années 50 et 80, a fait pleurer bien des nostalgiques qui l’ont applaudi depuis les rives droite et gauche. Il est pour beaucoup à l’origine du renouveau de Podor tant la publicité faite sur son retour, dans la presse internationale, a permis à des milliers de lecteurs de découvrir le quai de Podor, ses maisons, son quai, son Fort, et aussi d’y séjourner. Cet impact dont les podorois mesurent mal l’importance est certain. Nombreux sont les passagers qui aimeraient séjourner à Podor et en découvrir les environs et on peut souhaiter que l’organisation de la croisière intègre, à l’avenir, cette dimension locale. www.compagniedufleuve.com.

 

Les jardins maraîchers
Les rives Sud et  Nord du fleuve, en amont et en aval du quai, sont occupées, depuis des générations, par des jardins maraîchers qui regorgent de manguiers, de palmiers et de nombreux arbres fruitiers. Les jardiniers y cultivent de façon très artisanale quelques variétés de légumes, de la menthe, quelques plantes aromatiques (basilic)  et entretiennent des arbres fruitiers. Le manque d’eau est un handicap majeur que l’absence de moyens mécaniques ne contribue pas à régler
La demande des consommateurs locaux concerne quelques légumes traditionnellement ajoutés dans les plats de riz ou de mil comme condiments, plus que préparés comme des plats à part entière. Le développement du tourisme dans la zone devrait entraîner les agriculteurs à répondre à une nouvelle demande de productions différentes à laquelle ils ont les capacités de répondre.

Les artisans

Les teinturières
Elles sont nombreuses à Podor mais on retiendra surtout
Diabou Sakho, artisane récompensée par plusieurs prix du Chef de l’Etat, pour la qualité de ses productions teinte et pour sa démarche pédagogique. Son savoir-faire lui permet de collaborer aujourd’hui avec une designer textile renommée,Aissa Dionne, qui développe et diffuse dans le monde entier une ligne de produits à partir de ses teintures à base d’indigo naturel.Diabou Sakhoopère avec des matériaux naturels, feuilles de l’arbuste d’indigo, mil fermenté pour fixer les couleurs, et prépare despotions magiquesdans lesquels on peut teindre le fil ou les étoffes pendant quelques semaines, après quoi les jus sont jetés. On peut rencontrer d’autres teinturières à Podor et dans les villages avoisinant qui présentent toutes un intérêt certain pour les visiteurs soucieux de mieux connaître les techniques traditionnelles de teinture
Les potières

Les potières travaillent dans leurs cours et y produisent les objets habituels qui répondent aux besoins domestiques des populations locales tout en leur assurant un rapport qualité prix satisfaisant qui correspond aux attentes des consommateurs, essentiellement des femmes. Elles ont convenues toutefois de déposer dans un coin du marché leurs productions utiles aux ménages comme aux amateurs de souvenirs.
Les femmes utilisent les pots en terre cuite pour la préparation des repas, la cuisson des beignets, la conservation d’aliments (céréales) et le stockage de l’eau, notamment dans les fameux canaris dont la porosité maintien humide la face extérieure du pot, ce qui provoque une évaporation et, par-là, un rafraîchissement de l’eau à l’intérieur du pot. Sans compter les pots à encens et quelques bibeloteries.
La production pourrait s’adapter aux besoins d’un marché potentiel porteur si elle s’orientait sur la fabrication de nouveaux produits destinés, notamment, à l’architecture et à la restauration : pièces de terre cuite (carreaux et tuiles, gargouilles et autres), de même que des pots, des bols ou des assiettes.
Le stage organisé par Podor rive gauche et le Syndicat d'Initiative de Saint-Louis, sur les fonds de la Région de Rhône Alpes a permis aux potières d’intégrer dans leurs savoir-faire la fabrication de ce nouveau type de produit. Lors de seconde phase du stage, il est prévu de leur apprendre à utiliser les fours électrique et à gaz du CFP pour pourvoir monter plus haut en température que dans les fours traditionnels ouverts, comme le nécessite la cuisson de certains de ces produits (carreaux et saladiers notamment). Il convient, en effet pour ce type de cuisson de monter jusqu'à des températures dépassant les 1 000°.
Le GIE des productrices de lait caillé

Face à l’emplacement des potières, sur le côté ouest du marché, on trouve le siège du GIE des femmes de Thioffi  soutenues par leurs amies de la coopération décentralisée Rhône Alpes. Elles produisent ensemble un délicieux lait caillé vendu par sachet de 100 Francs CFA  (qui peut à la demande être vendu en sachet plus gros de 500 Frs voire 1 000 Frs CFA). Le GIE est actuellement au point mort suite à l’inévitable cancer généré par les conseils, avisés, s’il en est, des agents de développement qui pensent qu’une entreprise avec 20 personnes à la barre est gérable !
Oumar Ly

Oumar Ly est un photographe de la trempe des photographes maliens qui, au début du siècle passé, se sont lancés à corps perdu dans cet art nouveau jusqu’à constituer des collections de clichés considérées aujourd’hui comme des trésors de la photographie.Oumar Lya, lui aussi, fixé sur la pellicule les grands évènements de Podor, les hommes, les femmes, les enfants, les évènements de la vie politique, les grands visiteurs, etc. Nombre de ses photos sont aujourd’hui exposées dans le Fort de Podor et la Maison Guillaume Foy se préparer à monter une exposition thématique avec les clichés de ce photographe infatigable qui continue, aujourd’hui encore, à parcourir la ville avec son vieux Nikon dans la main, pour enrichir sa collection d’images de la vie podoroise.
On peut le voir dans son studio, à deux pas du marché, dans une rue qui fait face à la fontaine couverte des mosaïques rouges et jaunes de Mauro Petroni. Il y a installé un petit salon ombragé où le visiteur peut s’installer et parcourir tranquillement les nombreux albums photos.
Les piroguiers

Les piroguiers chargés, traditionnellement, de gérer les affaires d’eau, transport de passagers et de marchandise, construction des pirogues, passage en Mauritanie, etc., proposent des ballades en pirogue sur le fleuve Sénégal. Il est possible de faire des tours en pirogue à Podor, de même et sans doute plus facilement, à Ngawlé et Donaye.

      ACTUALITES

 

Si Patrick Scalbert ne nous avait pas quités en juillet dernier, emporté par la maladie, il compterait aujourd'hui parmi les fondateurs et acteurs de Lappôl France. Il en est membre d'honneur à titre posthume, et il restera présent dans nos pensées pendant de longues années. 

Lettre d'information des associations Lappôl
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